Rentrée des galeries 3 : le marais, suite

Athi-Patra Ruga@In Situ,Masse critique @Jean Brolly, David Miguel@NextLevel, Chrisitan Berst 10 ans, Eric Manigaud@Sator, Furiosité @Frédéric Lacroix

Brian Kokoska @Chez Valentin

La galerie In Situ Fabienne Leclerc frappe fort avec la nigériane Otobong Nkanga très remarquée à la 13è Biennale de Lyon et bientôt exposée à la Kadist Fondation à Paris et le sud africain Athi-Patra Ruga que je rencontre dans son royaume imaginaire et utopique d'Aziana. Né en 1984 dans une société post Apartheid il s'affranchit volontairement de tout clivage sexuel, culturel et identitaire au milieu de personnages hauts en couleur issus de cultures profanes et sacrées dans un melting pot fidèle à la nation "arc en ciel".Sa vidéo à la manière d'un opéra rock performé est à voir absolument.

Chez Valentin avec le canadien Brian Kokoska nous plonge dans une installation immersive et globale où il est question d'un état de narcissisme avancé à travers des procédés de dédoublement redoutablement efficaces. A l'image de nos identités fragmentés et constamment fluctuantes.

Jean Brolly dans l'exposition collective masse critique propose une réflexion sensible sur les enjeux de la sculpture au XXè siècle, à partir d'une oeuvre de Michel Verjux "matière noire et lumière blanche".

La très attendue exposition "Mésopotamia" d'Anne et Patrick Poirier, galerie Mitterrand résonne particulièrement en ces heures troublées au Moyen Orient. Les séries Palmyre (1992) et le tapis Alep (2015), ruines présentes et futures sont accablantes dans cette préfiguration de l'innommable tragédie.

David Miguel à la NextLevel galerie nous livre ses toutes dernières pièces réalisées dans des toiles de parachute qu'il transfigure à la manière des artistes du Baroque ou du Rococo. Des drapés, volutes, spirales rejouant la grande peinture.

Julie Crenn Signe "Furiosité" galerie Frédéric Lacroix autour d'une vision élargie de la gravure. 40 artistes et cette même rage, lutte, désobéissance, rébellion. Un acte fort qui redonne toute sa verve à ce medium qui d'habitude ne me passionne guère !

Passage pas sage mais qui se cache sous cet événement ?

Initiée par les galeries Christian Berst et Sator, cette 4è édition se veut une déambulation festive passage des Graviliers, rejointe cette année par Under Construction Gallery et l'atelier graphique Sergent Paper.

A l'occasion des 10 ans de sa galerie, Christian Berst, monsieur art brut, donne carte blanche à Stéphane Corréard, (ex monsieur Salon de Montrouge) pour tisser les liens et temps forts de cette singulière aventure. Il choisit trois éléments essentiels à la galerie : le bureau, la librairie et la table-ronde (métaphoriquement investie par Annette Messager) dans une scénographie originale.Un catalogue indispensable complète ces jalons.

A la galerie Sator je remarque la démarche d'Eric Manigaud qui s'inspire de la photographe spirite anglaise Madge Donohoe et ses "scotographies" réalisées vers 1930 qu'il revisite à partir de la technique nouvelle de la poudre graphique. Saisissant !

http://www.insituparis.fr​

http://www.galeriechezvalentin.com​​

http://www.christianberst.com/fr/exposition/10-ans.html

http://www.galeriesator.com​​

@Otobong Nkanga 13è Biennale de Lyon