©François-Noé Fabre, Laurence de Leersnyde, Pascal Jounier Trémelo. MAIF 2016.
Je partais confiante à cette 9è remise du prix MAIF pour la sculpture avec une favorite : Laurence de Leersnyder qui m'avait séduite lors de sa résidence à Kerguéhennec avec ce face à face stupéfiant tissé avec la chapelle de ce lieu unique, avant de la retrouver sur le campus d'HEC à Jouy en Josas pour un "envers du vide" autour de la question de l'in situ et à la galerie Laurent Mueller qui la représentait. D'autant que les femmes n'avaient pas été primées depuis un moment par "l'assureur militant" qui se distingue par un prix à valeur de placement (l'un des deux exemplaires de l'œuvre lauréate en bronze entrant automatiquement dans ses collections) autour de l'émergence. Elle avait en face d'elle des concurrents masculins de taille et un jury mixte composé de :
Chiara Parisi (La Monnaie de Paris), Marianne Lanavère (Centre de Vassivière), Emmanuel Daca (Fonderie Chapon), Anne Langlois (40mcube à Rennes), Marie-Anne Ben Maïz (La Maif), Gaël Charbau (Commissaire indépendant) et Vincent Barré (artiste) et présidé par Dominique Mahé (La Maif) ayant finalement penché pour le projet Agava de François-Noé Fabre (Ensba Paris). La vidéo du lauréat projetée comme celle des 5 finalistes ne brillait pas par sa pédagogie ni sa clarté, ce qui est relativement étonnant pour une démarche qui se veut fédératrice pour le groupe en interne. En effet les collaborateurs ont pu voter largement cette année. La vision de blocs de marbre perforés sans aucun commentaire ne permettait pas de se projeter dans son travail ni de le contextualiser contrairement aux autres videos et notamment à celle de Pascal Jounier Trémelo autour de l'arbre et son empreinte et celle de Laurence (je ne démords pas j'assume !) autour du processus de la fonte à la cire perdue pris à rebours. Au moins a t-elle eu le mérite de nous exposer comment l'œuvre réagirait à l'épreuve du bronze et en quoi cela présentait un réel défi pour elle. Nous les femmes sommes nous toujours trop bonnes élèves et appliquées ?
Une chose est sure : que l'on soit face à l'œuvre du lauréat 2015, Florian Viel "sculpture pour fenêtre ou sculpture pour observer discrètement la piscine de ses voisins"ou face aux coussins de blocs de marbre de François-Noé Fabre "Agava" il semblerait que le geste post duchampien n'en finisse pas d'être convoqué et que le concept prime sur une certaine poésie. Est ce le signe de" l'audace de la confiance" selon les valeurs de la MAIF accolées à cette démarche ? A méditer...
Infos pratiques :
François-Noé Fabre, 9è lauréat du prix MAIF pour la sculpture