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L'Après Fukushima à la MEP

par Marie de la Fresnaye 14 Septembre 2016, 08:14 Photographie Expositions Paris

 ©Hélène Lucien / Marc Pallain.
 ©Hélène Lucien / Marc Pallain.
 ©Hélène Lucien / Marc Pallain.
 ©Hélène Lucien / Marc Pallain.
 ©Hélène Lucien / Marc Pallain.
 ©Hélène Lucien / Marc Pallain.

©Hélène Lucien / Marc Pallain.

Parmi les expositions de rentrée de la Maison Européenne de la photographie, au delà du célèbre et glamour Herb Ritts, l'exposition d'Hélène Lucien et Marc Pallain sur l'invisible post traumatique révélé m'a le plus touchée. Ces deux écritures autour de la trace mémorielle, de l'absence, de l'indicible conjuguent approche formelle et émotion palpable. Le parcours en 4 parties s'ouvre avec les "chronoradiogrammes",processus mis au point à partir de radiographies utilisées en médecine traversées par des rayonnements nucléaires. Ce qui donne à voir au public pour la 1ère fois une preuve et image de ce rayonnement, en dépit du discours officiel. Un questionnement sur l'écart entre notre connaissance du monde et sa représentativité. Son pendant se trouve en salle 4 à la fin du parcours qui tente de donner un visage aux survivants du site contaminé. Des âmes perdues qui errent et honorent leurs ancêtres dans le silence. Puis les 2 artistes délivrent une critique mordante et décalée sur l'attitude du gouvernement qui cherche à faire croire à une certaine normalité à coup d'arguments marketing bien rodés. Le côté tendance du dosimètre, customisé pour les plus riches, devenu "must have" et cachant une menace permanente est un rappel d'une mondialisation possible de la catastrophe. On reste sur cette note douce amère qui tente d'anesthésier les consciences à travers la vague des gadgets pour fashionistas ou adulescents pris dans une éternelle jeunesse.

Autre belle révélation : "Chiken Hands" du jeune philippin Ryan Arbilo qui donne une visage à ces nombreuses travailleuses exilées, souvent nourrices ou employées de maison qui laissent chez elle leurs enfants croyant à un avenir meilleur. Diplômées d'études supérieures elles déchantent vite et peinent à obtenir une régularisation. Beaucoup s'inscrivent alors dans la peur et la clandestinité.

Infos pratiques :

Fukushima : l'invisible révélé

Hélène Lucien & Marc Pallain

Chiken Hands

Ryan Arbilo

jusqu'au 30 octobre 2016

MEP

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