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Les riches heures du Centre Pompidou : Kollektsia !, Magritte,...

par Marie de la Fresnaye 22 Septembre 2016, 07:31 Peinture Photographie International Expositions Paris

©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.
©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.

©Magritte, présentation presse 20 septembre 2016 ©Kollektsia, présentation presse 12 septembre 2016.

40 ans, l'âge de maturité assurément et 2016 est un cru exceptionnel pour l'institution parisienne comme le souligne son président Serge Lasvignes avec cette donation d'art soviétique et russe sous l'égide de la Vladimir Potanin Foundation, la rétrospective Magritte ou la vaste opération de décentralisation lancée sur tout l'hexagone.

-Sous l'étendard Kollektsia !

La sémillante Olga Sviblova, spécialiste en art non officiel soviétique, est à l'origine de ce panorama de 40 ans de création en Russie réuni en un temps record grâce à son talent de persuasion auprès de nombreux donateurs. De la fin des années 1950 ces non conformistes cherchent à renouer avec les Avant-gardes occidentales bravant le risque de l'enfermement, de l'exclusion voir de l'exil. Puis dans les années 70 ​on assiste à l'émergence de 2 courants parallèles : le conceptualisme moscovite sous l'impulsion d'Ilya Kabakov et Viktor Pivovarov et le turbulent Sots Art variante locale du Pop art qui imprégnera l'ère ​de la pérestroïka. S'ouvre alors une période de frénésie créative et d'une réelle reconnaissance marquée en 1988 par la 1ère vente aux enchères organisée par Sotheby's à Moscou. Une nouvelle génération d'artistes mondialisés et décomplexés peut désormais s'affirmer. Au delà de la vaste opération de communication cette initiative marque un pas diplomatique important entre les 2 pays dans une période de tensions intenses. Pour le public parisien ​c'est une occasion unique de découvrir ​des pratiques expérimentales ​jusque là en dehors des grands circuits avec des rapprochements Est/Ouest inédits. Quand on sait que l'ensemble approche une valeur de 6 millions d'euros il est de temps de revoir ses bases en géopolitique !

-Magritte en philosophe

C'est une approche résolument nouvelle, ​depuis une 1ère exposition au Centre Pompidou en 1980 et une autre au Jeu de Paume en 2003, Magritte n'en finit pas d'intriguer les spécialistes. L'iconoclaste adepte de nihilisme et proche de Dada (autant que du Surréalisme auquel il est souvent rattaché) cache sous un conformisme petit bourgeois le goût du saccage et de la dérision systématique. A partir de l'élément déclencheur "Les mots et les choses" de Michel Foucault d'où naitra Ceci n'est pas une pipe et de ses échanges avec les philosophes Alphonse de Waelhens et Chaïm Perelman (fondateur de la Nouvelle Rhétorique) il livre le combat de toute sa vie : "hausser les images au niveau des mots" comme le résume Didier Ottinger, le commissaire de l'événement. Une dialectique qui ouvre le parcours autour d'une centaine de chefs d'œuvre. D'autres textes fondateurs comme la fable platonicienne ou l'invention de la peinture par Pline l'Ancien nourrissent son vocabulaire formel et son goût pour : les ombres, les flammes, les fragments, les cavités ou les grottes. Des allégories où des objets usuels se voient parés d'une portée inédite tout en gardant une dimension très prosaïque par le truchement de mises en scènes quasi photographiques. Le recours à la photographie était d'ailleurs fréquent chez l'artiste comme un jeu, un champ d'expérience. La Tentative de l'impossible, l'Espion, le Thérapeute, résultent de ces trouvailles improvisées seul ou à plusieurs le temps d'une prise. Ce rapport au medium photographique reste sous-jacent ici mais les connaisseurs du belge savent qu'il est une clé dans cette aventure invisible. Le rapport à l'espace, à l'architecture sous l'influence de De Chirico, au seuil, au temps, sont d'autres jalons qui donne à cette plongée une mise à l'épreuve dont l'on ressort totalement fascinés. Au delà de leur aspect froid et lisse, ces images restent d'une redoutable efficacité et grande sophistication.

-La décentralisation dans 40 villes françaises

A l'instar de l'opération "Centre Pompidou mobile" qui avait posé son chapiteau à Cambrai, Boulogne sur Mer,Libourne ou au Havre avant d'être frappé par la crise, l'accent des 40 Ans sera mis à nouveau sur les régions entre fin 2016 et 2017 à travers un programme inédit d'évènements, de prêts et d'expositions. La pluridisciplinarité sera également au cœur avec le lancement de Mutations Création autour de l'architecture et du design et d'une nouvelle biennale Cosmopolis autour d'horizons élargis. Une culture pour tous et connectée.

Infos pratiques :

Kollektsia !

jusqu'au 27 mars 2017

Magritte la trahison des images

​jusqu'au 23 janvier 2017

Les 40 ans du :

centrepompidou.fr​

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