©Rik Wouters, Angel Vergara.
En partenariat avec le musée royal des Beaux Arts d'Anvers (KMSKA), les Musées royaux des Beaux Arts de Belgique (MRBAB) proposent la plus importante rétrospective jamais dédiée à l'artiste belge Rik Wouters. Quelques 210 œuvres de 30 prêteurs publics et privés, belges et internationaux sont rassemblées sous l'égide de 4 commissaires ; Frederik Leen, Francisca Vandepitte, Inga Rossi-Schrimpf et Herwig Todts.
Mort prématurément à 33 ans des suites d'un cancer de la mâchoire et de son emprisonnement pendant la Première guerre, l'artiste est le représentant magistral de l'art moderne belge. Ses influences sont à rechercher du côté d'Ensor dans une tradition flamande et de Cézanne ou Matisse pour l'ouverture à l'international. Son unique obsession toute sa courte vie durant sera pour son épouse et muse, Nel, silhouette régulière de ses intérieurs chatoyants, douce présence incandescente et sensuelle. S'affranchissant des enjeux néo-impressionnistes l'artiste revendique l'expérience et la spontanéité visuelle du geste dans le sillage du Fauvisme brabançon. Le début du parcours se consacre à la vie de l'artiste et l'on y apprend comment sa rencontre avec Simon Lévy va être décisive avant de participer à l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1910. Il sort de sa misère peu à peu quand Georges Giroux lui propose de devenir son marchand avant son voyage à Paris où il découvre enfin les toiles de Cézanne puis poursuit en Allemagne pour découvrir les représentants de l'Expressionisme allemand. Mais cette période heureuse et féconde sera stoppée par la guerre où il contracte de violents maux de tête et souffre de l'isolement. Il est emprisonné en Hollande dans le camp de Zeist où il parvient tant bien que mal à reprendre le dessin. Il s'installe avec Nel à Amsterdam en juin 1915 en liberté conditionnelle, à la suite d'une opération. La même année le Rijksmuseum et le Stedelijk organisent ses premières grandes expositions. C'est la consécration. Mais les derniers mois de sa vie sont assombris par d'atroces souffrances et il perd un œil, comme le montre l'autoportrait au bandeau noir qui termine le parcours. Il décède le 11 juillet 1916 à Amsterdam. Cette destinée tragique donne une dimension d'autant plus intense à sa quête de nouveautés plastiques et à son goût de l'inachevé comme s'il pressentait la fin. Son "portrait de femme en gris" de 1903 au début du parcours dégage comme une atmosphère froide et irréelle, les yeux mystérieusement clos. On peut y discerner l'influence du symboliste belge Fernand Khnopff. Si l'on compare "Nel au chapeau rouge" et "Portrait du père de l'artiste" d'Ensor on retrouve la même sensualité dans le traitement de la surface (travail au couteau) et cette lumière subtile comme nacrée. Devant les natures mortes ou scènes d'intimité domestique l'on songe aux Nabis, Bonnard, Vuillard avant que n'éclate la couleur et les arabesques matissiennes dans Automne (1913). Décidant de rompre avec les contraintes académiques de sa formation de sculpteur il rend un hommage vibrant à Isadora Duncan avec Vierge folle, d'une grande audace. Lors de son voyage à Paris sa palette s'éclaircit et il abandonne le couteau. Dans" la Repasseuse" la toile est tout juste effleurée ce qui témoigne d'une grande modernité. Si Rik Wouters est l'un des artistes les plus aimés du grand public il n'a pas de musée qui lui soit consacré même si le musée d'Anvers possède la collection la plus représentative de son talent avec 26 toiles, 19 sculptures et quelques 63 dessins et aquarelles. L'occasion unique donc de les voir tous réunis.
Au cœur de la rétrospective, petits et grands visiteurs sont invités à s’immerger dans l’espace-atelier de Rik Wouters : chevalets, tables, fauteuils accueilleront les dessinateurs inspirés.
En partenariat avec : Recyclart - FABRIK
Faisons un bond dans l'époque actuelle avec Angel Vergara, artiste bruxellois d'origine espagnole (Biennale de Venise 2011) peintre-vidéaste qui nous plonge dans un environnement visuel et sonore surprenant, à la fois familier dans son format et ambigu dans son rapport à l'espace et au temps. A partir de l'épisode du séjour de Charles Baudelaire à Bruxelles en 1864 au cours duquel il donne 5 conférences Angel Vergara manipule et recompose l'image avec la subtilité du pinceau numérique, ses effets de brossage, d'effacements, de surimpressions traduisant le geste du peintre. Une chorégraphie hypnotisante et virtuose où les effets de transparence rejoignent les innovations de son ainé.
Infos pratiques :
-Rik Wouters, rétrospective
jusqu'au 2 juillet 2017
Catalogue : Rik Wouters. Rétrospective (le must !)
Auteurs: Frederik Leen, Francisca Vandepitte, Stefaan Hautekeete, Michel Draguet, Manfred Sellink, Herwig Todts, Olivier Bertrand
En coédition avec Somogy Éditions d’Art.
304 pages - 25 x 28 cm - 250 illustrations - 2017 - 39 €
https://www.fine-arts-museum.be/fr
-Angel Vergara
From Scene to Scene
jusqu'au 2 juillet 2017
https://www.fine-arts-museum.be/fr
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