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Un Week-end à Anvers : mode et art contemporain

par Marie de la Fresnaye 19 Mai 2017, 08:25 Mode Sculpture Art contemporain International

Maison Martin Margiela AW 1997 Photo: Marina Faust. Hermès AW 2002, Photo: Ralph Mecke.
Maison Martin Margiela AW 1997 Photo: Marina Faust. Hermès AW 2002, Photo: Ralph Mecke.
Maison Martin Margiela AW 1997 Photo: Marina Faust. Hermès AW 2002, Photo: Ralph Mecke.

Maison Martin Margiela AW 1997 Photo: Marina Faust. Hermès AW 2002, Photo: Ralph Mecke.

Depuis l'année 1993 où Anvers était élue capitale culturelle de l'Europe, la cité du diamant ne s'est pas endormie et n'a cessé d'accorder une place croissante à la création, s'entourant d'architectes et designers avant gardistes qui donnent le ton.

L'épure selon Margiela :

Commençons par le fleuron de la mode, le MoMu exposant fréquemment les « Six d’Anvers »formés à l'Académie Royale des Beaux Arts et dont la vision entièrement nouvelle d’un style minimaliste et destructuré s' exporte dans le monde entier avec comme exposition actuelle « Margiela. Les Années Hermès ». Alors assistant chez Jean Paul Gautier le créateur anversois décide de créer sa marque en 1988 radicalement cérébrale et conceptuelle où le blanc règne en maître. C'est Jean Louis Dumas qui lui offre en 1997 de prendre la tête de la mode femme Hermès. Retour sur cette période entre temps devenue mythique à travers un fascinant parcours de 110 pièces minimalistes et intemporelles.

Réouverture du M HKA qui devient un forum pour l'art contemporain :

En partenariat avec le designer Axel Vervoordt et l’architecte Tatsuro Miki, le M HKA a réouvert ses portes le 27 avril 2017, poursuivant sa mue vers un rayonnement muséal international. Œuvres de la collection permanente exposées gratuitement, bibliothèque/salle de lecture directement accessible et création du centre des archives d’art de Flandres. L’ancien silo à grains de style Art Déco redessiné en musée en 1987 a connu plusieurs vagues de transformations mais cette dernière est la plus décisive.
Sa collection d’une grande cohérence répond aux questionnements soulevés par l’image et sa diffusion à travers 3 axes : image, action et société.
L’avant-garde flamande et anversoise et leurs échos dans les grands courants américains et européens au cœur de l’image sont explorés, de Jan Henderikse à Cindy Sherman, Luc Tuymans ou David Claerbout.
La dynamique du corps et de la performance innerve le chapitre « action » de Gordon Matta-Clark (la fondation est à l’origine du musée) à Panamarenko, en passant par Jmes Lee Byars ou Marina Abramovic.
Enfin, le volet société reflète les évolutions géo-politiques récentes à travers les questionnements de Ilya & Emilia Kabakov, Michelangelo Pistoletto, Thierry de Cordier ou Cady Noland.
Parmi les expositions temporaires l’une se détache par son côté prospectif. Intitulée « Un institut des futurs temporaires »elle envisage des scenarii de prédilection confrontés à des œuvres contemporaines. De même avec l’exposition « Conversations urgentes »qui est le 2ème volet d’une collaboration inédite entre la ville d’Anvers et d’Athènes amorcée à la suite de l’inauguration du nouvel édifice grec EMST (National Museum of Contemporary Arts, Athens). Le langage numérique des artistes des 2 villes permet de faire émerger des thématiques communes.
En parallèle à cette vocation de collection et d’exposition le nouveau forum d’art contemporain se veut ouvert sur des projets artistiques émergents et des collaborations extérieures (commissaires invités, hors les murs, programmation cinématographique au Cinéma Zuid).

La visite de la Maison de Panamarenko qui a fait don au musée de son ensemble et de son atelier dans le quartier de Seefhoek entièrement restaurée, est un temps fort permettant de pénétrer dans l’univers de cet inventeur visionnaire. Inclassable cet artiste anversois ouvre un dialogue art et sciences volontairement iconoclaste à la fois poétique et étrange. Il est l’une des figures internationales de la création restant toujours à contre courant dans l’idée de l’utopie.Sa plateforme d'atterrissage pour hélicoptère sur le toit est l'une des curiosités du quartier.

 

 

Panamarenko, plateforme d'atterrissage pour hélicoptère.Deacon.Jan Fabre
Panamarenko, plateforme d'atterrissage pour hélicoptère.Deacon.Jan Fabre
Panamarenko, plateforme d'atterrissage pour hélicoptère.Deacon.Jan Fabre

Panamarenko, plateforme d'atterrissage pour hélicoptère.Deacon.Jan Fabre

Le parc musée du Middelheim :

unique en son genre, il regroupe plus de 400 œuvres couvrant tout le XXème siècle et la création contemporaine.

Si 215 sculptures sont exposées en permanence d’Auguste Rodin à Carl André, Panamarenko, Franz West.. d’autres artistes sont invités à entrer en résonnance. C’est le cas avec Richard Deacon dont l’œuvre » Never Mind » acquise par le musée en 1993 l’année où Anvers est la Capitale de culturelle de l’Europe, est réactivée et rhabillée en acier inox. Une refabrication qui s’intègre dans le processus de « variation » cher au sculpteur britannique, comme on le constate à travers la trentaine d’œuvres disséminées un peu partout dans le parc. Le Musée Middelheim entièrement gratuit reçoit environ 300 000 visiteurs par an

Jan Fabre et "l’homme qui porte la croix" à la cathédrale d’Anvers (2015) est l’une des œuvres les plus mystiques et fascinantes de l’artiste dont de nombreuses créations ponctuent l’espace public en Belgique, comme son installation commandée par la reine Fabiola pour la salle des Glaces du Palais Royal, ce plafond recouvert de million de carapaces de scarabées. Pour la cathédrale Notre Dame il s’agit de joindre à la mimesis des primitifs flamands l’expérience du sublime. Une rencontre émotionnelle et audacieuse avec le passé comme cela avait été le cas au Louvre en 2008 avec l’Ange de la métamorphose.

Découvrir son atelier ensuite c’est toucher au mythe dans cet espace gigantesque du quartier populaire de Seefhoek où il est né qui regroupe un théâtre et une ancienne école, restée intacte. Il travaille sur place avec sa compagnie de chorégraphes et chanteurs : le " Troubleyn Performing Arts ".  Un parcours d’une cinquantaine d’œuvre de ses amis artistes se déroule offrant des parallèles avec ses propres inspirations même si aucune trace de lui ne transparait. Culte du secret pour cet insomniaque en perpétuelle quête d’absolu.

 

Organiser votre venue :

 

http://www.visitflanders.com

 

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