Quiconque pénètre pour la première fois dans les espaces de la Fondation Prada au sud de Milan (accessible par métro) ressent un sentiment de vertige devant la complexité de l'ensemble, le nombre de bâtiments (10 dont 7 réhabilités) et une certaine désorientation temporaire. C'est mal connaitre l'ambition de l'agence OMA qui est partie de l'ancienne distillerie pour dessiner un campus nouvelle génération dédié à l'art et à l'architecture.
Chaque bâtiment est en effet pensé en fonction de ses usages et répond à caractéristiques sonore et visuelles bien précises.
L'on réalise finalement que l'existant est signalé par une enveloppe en béton tandis que les nouveaux lieux se dénotent par leur façade, tous les regards convergeant vers la tour dorée, véritable phare à l'ancien emplacement de l'alambic de la distillerie.
Le souci du détail de Rem Koolhaas est poussé à son maximum ici que ce soit dans les revêtements des sols,les parements de façade, la signalétique, le choix des matériaux..
Une fois dépassés le bar et la bibliothèque accessibles gratuitement, la billetterie vous remet un plan fort utile et vous demande à quelle heure vous comptez visiter la Maison Hantée, espace relativement petit dédié à l'exposition permanente des œuvres de Robert Gober et Louise Bourgeois. Un lieu qui porte bien son nom étant donné les fantasmes et pulsions explorés.
L'on commence par les 3 nouveaux bâtiments, le Podium, tout d'abord ou "Musée idéal" qui accueille en ce moment l'univers grotesque et kafkaïen de John Bock, the "Next quasi-complex" entre performance en kaléidoscope, théâtre de l'absurde et scène de crime.
Puis la Boite Noire consacrée au cinéma et arts numériques ne se visite que dans ses étages souterrains avec l'installation permanente de Thomas Demand, "Processo grottesco". Spectaculaire recréation du mythe platonicien à l'aide de la technologie 3D, soit plusieurs tonnes de papier éclairés d'une lumière artificielle renforçant la dimension artificielle.
Le "Réservoir" est investi par Laura Lima, 4ème artiste du cycle "Slight agitation". On tente de pénétrer dans ce qui ressemble à un échafaudage jusqu'au "Télescope" puis un "Pendulum" exerce un mouvement de balancier continu tandis qu'un animal taxidermisé tapis dans un coin "Bird" semble nous défier. Le public est invité à interagir dans ce qui ressemble à un jeu d'échec imaginaire et troublant.
La "Torre" de 10 étages accueille notamment l'exposition Atlas soit un dialogue entre Miuccia Prada et Germano Celant à partir d' œuvres de la collection, telles que Damien Hirst, Mona Hatoum, Carsten Höller, Jeff Koons (les Tulipes !)..
Et l'on peut alors s'offrir une pause méritée au café signé du cinéaste Wes Anderson qui rejoue le décor des années 50 en Italie, le Bar Luce à la carte impeccable.
En ville prolongez la découverte au Siège de Prada, galerie Victor Emmanuel II, au dernier étage dédié à la photographie "Osservatorio" avec en ce moment l'artiste norvégien "Torbjørn Rødland".
Infos pratiques :
PRADA FOUNDATION
Tarif
PERMANENT AND TEMPORARY PROJECTS
Full – 15 €
Concessions – 12 €
Horaires à partir d'avril
Mon / Wed / Thu, 10 am – 7 pm
Fri / Sat / Sun, 10 am – 9 pm
PRADA MILAN
Largo Isarco, 2
20139 Milan