Colette Barbier photo : Polly. Vues d’exposition, « 見習うParler aux yeux, Learning from Looking » 2019. Photo: Aurélien Mole / Fondation d’entreprise Ricard.
Je suis quelqu'un qui aime regarder devant et penser plutôt les projets à venir aussi cela a été assez difficile de revenir sur ces 20 ans, une période à la fois longue et en même temps très rapide.
Nous avons demandé à Michel Gauthier, conservateur au Centre Pompidou et Marjolaine Levy, historienne de l’art qu’ils reviennent sur 20 ans d'art en France à travers le prisme de la Fondation d'entreprise Ricard. Ils ont réalisé l’ouvrage 20 ans d’art en France aux Editions Flammarion et ont proposé un panorama de la scène française. Nous sommes ainsi revenus sur plusieurs initiatives réalisées par la Fondation dont nous sommes assez fiers. Nous avons lancé le prix en 1999 et avons su en garder le fil conducteur d'années en années, à savoir : déceler les talents de demain par le regard de jeunes commissaires. Nous avons servi de tremplins à de nombreux lauréats tels que Tatiana Trouvé, Loris Gréaud, Mircea Cantor, qui ont reçu, par la suite le prix Marcel Duchamp.
En 2009 les 10 lauréats du Prix ont bénéficié d'une exposition au Centre Pompidou, organisée par Emma Lavigne, alors conservateur dans ce musée, et cela a été une vraie reconnaissance.
Evidemment je le répète et cela n'a rien de nouveau, le paysage a beaucoup changé, ne serait-ce que par le nombre de fondations présentes, ce dont nous nous réjouissons. Cette présence renforce la position des artistes français sur la scène internationale.
3. A quoi ressemble une journée de Colette Barbier, directrice de la Fondation d'entreprise Ricard ?
Si l'on parle d'aujourd'hui par exemple, je suis arrivée assez tôt à la Fondation car nous recevions une conférence de presse de la future Triennale Gigantisme qui va avoir lieu dans les Hauts de France, un évènement que nous souhaitions soutenir, car nous sommes très attentifs au travail formidable réalisé par les centres d'art en région.
Puis j'ai un déjeuner avec Emilie Renard, commissaire d'exposition qui siège aussi à notre conseil d'administration pour échanger sur différents sujets.
J'ai ensuite une visite d'atelier et en fin de journée. Après une réunion avec mon équipe, j'ai un conseil d'administration de l'association La Source que je soutiens depuis son origine. Cette association, créée par l’artiste Gérard Garouste, est née de la conviction que la création artistique peut venir en soutien de l’action sociale, afin de lutter contre l’exclusion sous toutes ses formes ; elle intervient auprès d’ enfants en difficulté et de leurs familles.
Je suis fascinée par les artistes au sens large qu'ils soient plasticiens, penseurs ou écrivains. Ces rencontres à tous les moments de ma vie ont été déterminantes. Ces dialogues au quotidien avec les artistes, mais aussi les commissaires, les historiens, les membres de mon équipe, me sont nécessaires. De plus, j'ai eu de la chance d'être dans une entreprise dont l'histoire était très liée à l'art puisque le fondateur Paul Ricard incroyable entrepreneur, avait fait les Beaux-Arts de Marseille et a toujours eu à cœur de soutenir des artistes, nourrissant aussi une pratique personnelle engagée jusqu'à la fin de sa vie. Une entreprise où le mécénat s'inscrit dans l'ADN de l'entreprise.
La carte à jouer en deux parties est d’Aurélien Froment , c’est une œuvre que nous avions achetée lors d’une vente réalisée par le Collectif Castillo Corralès pour les soutenir.
Parler aux yeux
Learning from Looking
Une exposition de Pierre Leguillon
Commissaire invité : Olivier Mignon
#museumofmistakes
jusqu'au 27 avril
Fondation d'entreprise Ricard