Frédérick Gravel à Chaillot "Some Hope for the Bastards"

"Nous sommes devenus les larbins, les participants d'un ordre des choses que pourtant nous détestons", les propos du chorégraphe québécois Frédérick Gravel à propos du titre de sa pièce résume bien sa démarche entre impuissance et sombre poésie. Sur scène 9 danseurs qui s'étreignent, se toisent, s'observent, dans une lutte entre fraternité et rejet. "Accepter nos laideurs, nos peurs, et construire" dans un monde sans issue pour les bastards que nous sommes.

La musique tient une place importante avec cet orchestre et le premier morceau de la Passion selon St Jean de Bach en ouverture qui donne la pulsation à venir, suivi d'électro new punk. Comme si chaque corps était guidé par un tempo intérieur irrépressible. 

Joyeusement corrosif et désabusé, grandiose et insolent, aride et fougueux, Gravel tour à tour guitariste, chorégraphe, danseur, éclairagiste revendique la transversalité pour "créer un sens commun et être capable de mieux agir", à l'instar  du groupe "Les Chorégraphes anonymes" qu'il a fondé. De la noirceur peut naitre la catharsis. Un qui-vive salutaire !

Some Hope for the Bastards | Théâtre National de Chaillot

11-13 avril