@Émilie Brout & Maxime Marion /22,48m² @Curate it Yoursel @Alina Chaiderov /Antoine Levi@Paris Internationale @Bettina Samson/Sultana
Emilie Brout et Maxime Marion, le duo représenté par 22,48m²interrogent la notion de valeur à l'heure d'un web décomplexé et spéculatif, de l'information de masse, du pouvoir des images et de la capacité de quelques uns à les manipuler. L'oeuvre d'art n'échappe pas à ces nouvelles règles du jeu par le biais de mécanismes complexes qu'ils déjouent avec un malin plaisir. A l'occasion du lancement d'Untitled SAS, société immatérielle dont le capital librement négociable et ouvert à tous, sorte de coquille vide qui renvoie au fonctionnement du marché de l'art actuel, "Les Nouveaux Chercheurs d'or", échantillons gratuits de produits doré diffusés sur internet dont ils exposent la traçabilité amorcent la brèche des nouveaux mythes d'une société où l'argent annihile toute conscience. Obsolescence programmée (sublime Return of the Broken Screens), narcissisme outrancier (paysage subordonné à la vogue du selfie avec Ghosts of your Souvenir), flux visuel continu (Regulus), manipulation identitaire (portrait supposé du légendaire fondateur du Bitcoin "Nakamoto (The Proof)"les lignes fluctuent dans ce ballet de dupes à l'image de nos success stories où la mise en scène de soi prime. Une fable très contemporaine en sorte mais magistralement mise en abyme !
Autre découverte, la plateforme collaborative, Curate it Youself, villa Belleville, vaste loft de 400 m²qui recréé l'atelier de 14 artistes pendant 4 jours d'expositions. La dream team est jeune et internationale sous la houlette du milanais Pietro Della Giustina. Je rencontre l'artiste Maxime Boutin, diplômé des Beaux Arts de Montpellier qui s'attache à la notion du geste comme témoignage de son passage.Coup de coeur également pour l'italien Davide Mancini Zanchi, résident dans le cadre de la Dena Foundation à Paris (Récollets) et Célia Gondol, diplômée des Beaux Arts de Paris (atelier Ann Veronica Janssens) dont la pratique de la danse influe fortement ses recherches.
Il me tardait d'interroger Antoine Levi à l'initiative prochainement de "Paris Internationale" via un teasing osé sur instagram sur ce nouveau concept d'une énième foire au moment Fiac "ni un salon des refusés, ni une réaction contre" comme il le précise dans un hôtel particulier de l'avenue d'Iéna. A la manoeuvre avec Crévecoeur, High art, Sultana, Gregor Staiger et Praz-Delavallade autour d'une trentaine de galeries et 5/6 plateformes, Antoine Levi entend sortir du schéma classique. Pour l'heure sa 1ère exposition en France de la russe Alina Chaiderov autour de son contexte d'habiter un espace, en l'occurrence ici l'hôpital est plutôt une réussite.
Chez son complice Sultana, Bettina Samson poursuit sa transposition de découvertes scientifiques dans la culture visuelle contemporaine, les mythes et les utopies. Partant de la faïence émaillée elle interroge l'hybridation des héritages post-modernismes.
Last but not least, très belle odyssée de Pierre Labat chez Emmanuel Hervé,constellation intime et introspective du proche et du lointain, de l'ici et maintenant.
On ne pourra pas parler l'exposition de Diego Bianchi chez Jocelyn Wolf pour la simple raison qu'il ne participe pas au vernissage commun ! Dommage.
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