©Malick Sidibé, Antoine Tempé, Maud Sulter, Zanele Muholi, Sarah Waiswa.
Africa Pop avec notamment "Déchire mon soutien-gorge" est l'une des révélations de ces Rencontres. De quoi s'agit-il ?
- "Tear my Bra":
Ce titre aguicheur est un clin d'œil aux pratiques du cinéma nigérian, le Nollywood et ça se passe à 2 pas de la gare à Ground Control dans les 1000m² récupérés par l'association La Lune Rousse. Au milieu d'un joyeux bric à brac et d'un ancien wagon-bar on découvre les couleurs saturées et de grandes scènes du cinéma d'Hollywood remixées avec un casting africain entre humour et satyre. Ainsi le Parrain ou Blow Up revisités par Antoine Tempé ou Uche Okpa Iroha.
La soirée spéciale avec projection sur écran géant de séries plus actuelles et DJ se veut un hymne à la tolérance, au brassage et au dialogue.
- "Swinging Bamako" et le regretté Malick Sidibé :
Contrairement à son ainé Seydou Keita, il aime photographier les classes populaires et saisir cette effervescence d'un Mali optimiste. Mais les images tout en retenue nostalgique de Karen Pauline Biswell nous rappellent des événements plus tragiques et une menace terroriste en sourdine.
L'épopée cubaine du groupe de musique malien "les Maravillas del Mali" est étonnante. Cette aventure de jeunes étudiants partis à la Havane et qui rentrent avec le tube "Rendez-vous chez Fatimata" se passe en 1963 en pleine Guerre froide et est présentée Couvent St Césaire.
- Maud Sulter dans la série Syrcas s'est attachée aux stéréotypes occidentaux sur l'Afrique et l'absence de représentation de la femme noire dans l'histoire de l'art mêlant dans des cartes postales paysages traditionnels et masques africains.
- Prix Découverte : Sarah Waiswa "Etrangère en terre familière"
Courageuse série sur les albinos en Tanzanie et les menaces qui pèsent sur eux véhiculées par les croyances d'une société archaïque et superstitieuse.
Rappelons que le lauréat parmi les 10 artistes recevra un prix de 25 000€,
Les nominateurs 2016 sont :
- Florian Ebner, directeur de la collection de photographie du musée Folkwang à Essen, Allemagne ;
- Mouna Mekouar, commissaire d’exposition indépendante ;
- Stéphanie Moisdon, critique d’art et commissaire d’exposition, codirectrice du Consortium, centre d’art contemporain de Dijon ;
- Aida Muluneh, photographe, fondatrice du Addis Foto Fest à Addis-Abeba, Ethiopie ;
- Stefano Stoll, directeur du festival Images à Vevey, Suisse.
- Zanele Muholi, activiste visuelle (Luma) :
La sud africaine avec ses autoportraits performatifs met en scène des visions stéréotypées de la négritude en réponse à la machinerie raciste de l'apartheid. Un conditionnement en résonnance avec son statut de femme noire, lesbienne qui a subi des violences et continue de lutter pour son affirmer son identité. Une grande force émotionnelle et plastique se dégage de ces histoires vécues dans sa chair et sa psyché.
Une bonne mise en bouche pour un hiver très africain à Paris (foire AKAA en décembre et focus Art Paris Art Fair).