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Trash, plurielles et expérimentales, quels réveils de l'image à Arles ?

par Marie de la Fresnaye 7 Juillet 2016, 13:26 Festival Photographie

Rencontres Arles 2016 ouverture.
Rencontres Arles 2016 ouverture.
Rencontres Arles 2016 ouverture.
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Rencontres Arles 2016 ouverture.
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Rencontres Arles 2016 ouverture.

Rencontres Arles 2016 ouverture.

Des sphaghetti bolognaises de Maurizio Cattelan, aux dents tatouées Shit de son Toilet Paper en passant par les erreurs ​vandalisées rassemblées par Erik Kessels, le ré-usage ou la fragmentation des artistes chiffonniers du projet "Il y a de l'autre" ou les manipulations de Beni Bischof et Sara Cwynar (prix Découverte), et les "nouvelles formes de production de l'image contemporaine" (Luma fondation/ Mécanique Générale), qui sont ses adeptes du recyclage et de la manipulation ?

Toilet Paper, magazine impertinent formé par le trublion Maurizio Cattelan et le photographe Pierpaolo Ferrari qui signe l'affiche de ces 47è Rencontres (un merle qui picore une bouche à belles dents) diffuse une note décalée dans l'espace très minimal de la Mécanique Générale. La BMW i3 électrique (partenaire des Rencontres) repeinte aux couleurs des pasta devant le QG des VIP (le Nord Pinus) interpelle davantage quand on voit apparaître Mr Cattelan ambassadeur très décontracté en short et baskets. Les temps changent à Arles quand la palme du mauvais goût revenait auparavant au journal Hara Kiri,"bête et méchant" (parc des Ateliers).

Au Palais de l'Archevêché les "Parfaites imperfections"(Fabulous Failure chez Phaidon) traquées depuis 5 ans par le collectionneur Erik Kessels offrent une pause jubilatoire dans un paysage environnant où la veine humaniste et la street photography dominent (impeccable Don McCullin photoreporter de la misère de l'Irlande et l'est londonien ou Garry Winogrand mis en dialogue avec Ethan Levitas). Chutes et négatifs de Timm Ulrichs transformés en "épiphanies paysagères", improbables situations croquées par Matt Stuart, "erreurs exquises" de Barry van der Rijt, collages incongrus de Paul Bogaers, "phénomènes marginaux" d'André Thijssen.., il y a du génie dans ces pépites et l'accrochage assez borderline dans ses salles aux allures décrépites.

​Avec "Il y a de l'autre"(publication chez Textuel) projet exposé Atelier des Forges Agnès Geoffray et Julie Jones, les commissaires, les enjeux d'une relecture des images vernaculaires et leurs nouvelles écritures se déploient à travers des installations, vidéos et images autour d'une fascination pour ces pratiques d'appropriation. Archéologues, chineurs,historiens, iconographes, ces 19 artistes chiffonniers s'expriment dans une grande diversité de supports : papiers peints, sculptures, photocollages, objets trouvés, dessins... comme pour traduire ce changement de valeur produit. Melik Ohanian, Laurent Fievet, Pauline Boudry, David Campany, Batia Suter, Cyrielle Lévèque font partie de ce panorama hybride et captivant.

Christian Marclay collecte lui aussi des détritus à qui il donne une seconde vie à travers un long couloir très cinématographique dans lequel le spectateur est immergé. Un flip book façon marabout-bout de ficelle assez poétique.

Prix Découverte, coups de cœur pour Beni Bischof (esprit néo punk et dadaïste dans ces manipulations numériques absurdes) et Sara Cwynar (supercherie visuelle d'images commerciales démodées, sens mystérieux d'un monde perdu qui ressurgit sous la surface lisse d'objets fétichisés).

"Systematically Open ?" ou nouvelles formes de production de l'image contemporaine orchestrée par la Luma fondation regroupe 3 expositions où les artistes sont commissaires, dans une perspective très white cube, fluide et contemporain. Le volet "Picture Industry" explore une grande palette de formats et de générations d'artistes de Walker Evans à Thomas Hirschhorn et ses pixels à partir de détails floutés agrandis de scènes de guerre, rapprochés des marginaux de Boris Mikhaïlov. Cartels inexistants ou limités on se croirait chez Gagosian ! Un petit côté Paris Photo qui sied assez mal aux Rencontres. Elad Lassry lui se focalise sur des gros plans d'interventions dentaires au risque du haut le cœur interrogeant la persistance rétinienne et les limites du mauvais goût. Assez trash.

Pour retrouver un esprit plus bon enfant rien de tel que d'aller découvrir à l'ancien collège Paul Mistral (ne pas confondre avec le nouveau flambant neuf) Cosmos Arles Books, pour les férus de belles éditions, avec signatures, rencontres, conférences.. au milieu des salles de classe et cours de récréation d'antan ! Egalement Ground Control dans les entrepôts désaffectés de la Sernam restés dans leur jus, nouveau lieu qui accueille la remarquable exposition sur l'industrie du cinéma nigérian surnommé "Nollywood" à laquelle je consacre ma chronique suivante dans le cadre du focus Afrique d'Arles cette année.

Semaine d'ouverture : du 4 au 10 juillet 2016

www.rencontres-arles.com

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