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Dandysme et affinités électives dans le Paris du Second Empire : Orsay, Musée Vie Romantique et Petit Palais

par Marie de la Fresnaye 29 Septembre 2016, 15:08 XIXè Peinture Sculpture Arts décoratifs

Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.
Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.

Spectaculaire Second Empire ©Musée d'Orsay, l'Oeil de Baudelaire ©Musée Vie Romantique, Oscar Wilde l'impertinent absolu ©Petit Palais.

C'est le trio gagnant : Baudelaire, Oscar Wilde et le Paris du Second Empire ! avec des liens sous-jacents qui permettent de cartographier l'avènement d'une grande bourgeoisie avide de nouveautés et de création. La scène artistique parisienne sous l'effet d'une grande prospérité est à son firmament, comme cela est souligné dans ces 3 expositions d'envergure.

- La bourgeoisie triomphante du Second Empire à Orsay :

Le décor est planté avec faste à Orsay avec la scénographie d'Hubert Le Gall. C'est un peu la revanche du style pompier longtemps méprisé face aux audaces des avant-gardes naissantes à travers la fascinante reconstitution du Salon de peinture de 1863, qui marque la véritable rupture. Ces fastes sans précédent des années 1850-1860 où l'Empereur multiplie les apparitions politiques s'accompagnent d'un formidable soutien à l'industrie du luxe et essor des arts décoratifs destinés à agrémenter ces nouveaux intérieurs bourgeois, dans le style néo-classique et Pompéien (villa Napoléon avenue Montaigne, château d'Abbadia à Hendaye, château de Ferrières). Un éclectisme de rigueur pour une société férue de travestissements et de bals costumés (la fameuse Comtesse de Castiglione immortalisée sous l'objectif de Nadar), de spectacles et de loisirs dans des lieux de villégiature sur la côte atlantique. Les extraordinaires bijoux de Mellerio fournisseur officiel des cours royales font rêver comme cette ​broche "Plume de paon" de l'Impératrice ou ce devant de corsage bouquet de roses de diamant de la Princesse Mathilde.

Les aristocrates ne sont pas en reste en témoignent les grands portraits de Franz Xaver Winterthur Portrait de l'impératrice Eugénie entourée des dames de sa cour ou James Tissot Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants et le Cercle de la rue Royale. Ce cercle très fermé qui regroupe notamment le prince de Polignac, le marquis de Ganay ou le baron Hottinguer se positionne comme une véritable "Ecole d'Athènes du dandysme", l'une des composantes fortes de ce siècle.

-Baudelaire, l'ange noir du Romantisme et ses passions d'esthète

Du poète maudit on connait surtout les écrits mais les confronter aux oeuvres décrites est l'angle d'exploration proposé par le musée de la vie romantique en la délicieuse villa Chaptal dans ce quartier des grands financiers de l'Empire. L'on découvre ainsi qu'il commence sa carrière comme critique d'art, particularité qu'il partage avec Oscar Wilde, autour du Salon de 1845. Dès lors "glorifier le culte des images"devient sa grande et unique passion. En toile de fond la fin du romantisme de Delacroix et Chassériau, l'apogée du réalisme de Courbet et l'avènement de la modernité de Manet. Des figures tutélaires avec qui il entretient un dialogue constant au gré de sa sensibilité et ses soutiens à des artistes moins connus, comme Constantin Guys. A l'occasion des 150 ans de la mort du poète ce nouvel éclairage autour de son panthéon affectif, réel ou fantasmé (défense d'une sensualité dans l'art) nous ouvre sur un autre artiste maudit, anglais cette fois qui se nourrit aussi des ses rencontres avec ce milieu parisien de la fin du XIXè.

-Oscar Wilde, le retour

Ce n'est que justice rendue par le Petit Palais que de célébrer ce francophile impénitent qui fait de fréquents séjours dans la capitale alors que Londres au moment de son centenaire en 2000 lui avait consacré deux expositions majeures, à la British Library et aussi au Barbican Center.

Un homme dans les tourments de son siècle bientôt rattrapé pour sa sexualité autre, ce qui le conduira à deux ans de travaux forcés à l'issue d'un procès retentissant et à l'exil. Mais ce n'est pas cet angle tragique de l'histoire retenu par Dominique Morel, conservateur au Petit Palais et Merlin Holland, petit fils de Wilde et conseiller scientifique de l'exposition.Il est plutôt question de rassembler autour de ses manuscrits les plus importants, les oeuvres qui ont marqué son destin, réalisé par lui même ou non. C'est ainsi que nous rentrons dans une majestueuse évocation d'inspiration victorienne au milieu des tableaux préraphaélites montrés par la Grosvenor gallery de Londres en 1877 et 1879. Le décor de son premier appartement londonien d'alors est aussi évoqué à travers le motif de la porcelaine bleu et des lys, chers au jeune irlandais sous l'influence de ses professeurs : Walter Pater et John Ruskin. Quelques dignes représentants de l'Aesthetic Movement comme Edward Burne-Jones,George Frederic Watts ou William Holman Hunt dont il devient l'ardent défenseur évoquent ses débuts de critique d'art et l'influence de la Grosvenor Gallery. Puis nous partons à la conquête de l'Amérique où il met au point grâce aux portraits photographique de Napoleon Sarony son allure d'esthète dans d'habiles mises en scène. Il décide alors jouissant d'une situation confortable de partir à Paris avant que sa mère ne le presse de revenir à Londres pour épouser Constance Lloyd avec qui il aura deux fils. Il poursuit ses activités de conférencier outre atlantique tout en consolidant sa carrière d'écrivain reconnu. Son seul et unique roman le Portrait de Dorian Gray publié en 1891 coïncide avec sa passion naissante pour lord Alfred Douglas. Sa création théâtrale est à son sommet avec des pièces comme L'importance d'être constant, Un mari idéal ou Une femme sans importance. Salomé écrite en français à Paris est interdite par la censure à Londres, ce qui alourdira les motifs d'accusation de son procès pour immoralité, ce qui le conduira à l'exil à Paris où il meut d'une méningite le 30 novembre 1900. Il est enterré au Père Lachaise où il fait l'objet d'un véritable culte comme on peut le voir sur les nombreux graffiti laissés par les visiteurs. Le St Sébastien de Guido Reni qui ouvre le parcours, une figure à laquelle Wilde se personnifie volontiers, annonce ce funeste présage. Ces quelques 200 documents précieux réunis pour l'événement servent à dévoiler les facettes de cette personnalité complexe et terriblement attachante. Un élégant catalogue prolonge ce moment d'impertinence absolue !

Infos pratiques :

  • Spectaculaire Second Empire

jusqu'au 16 janvier 2017

Musée d'Orsay

  • L'Œil de Baudelaire

​jusqu'au 29 janvier 2017

Musée de la vie romantique

  • Oscar Wilde, l'impertinent absolu

jusqu'au 15 janvier 2017

Petit Palais

Nombreux évènements en résonnance dans les 3 institutions.

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