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Dave Heath, un autodidacte au BAL

par Marie de la Fresnaye 21 Septembre 2018, 07:04 Photographie Expositions Paris

© Dave Heath / Courtesy Stephen Bulger Gallery, Toronto & Howard Greenberg Gallery, New York.
© Dave Heath / Courtesy Stephen Bulger Gallery, Toronto & Howard Greenberg Gallery, New York.
© Dave Heath / Courtesy Stephen Bulger Gallery, Toronto & Howard Greenberg Gallery, New York.
© Dave Heath / Courtesy Stephen Bulger Gallery, Toronto & Howard Greenberg Gallery, New York.

© Dave Heath / Courtesy Stephen Bulger Gallery, Toronto & Howard Greenberg Gallery, New York.

Diane Dufour a l'art des redécouvertes et le prouve une fois encore avec Dave Heath (1931-2016) photographe à la marge qui s'impose avec son recueil "A dialogue with Solitude (1961 à 1965), inventant une nouvelle forme narrative de séquençage.

Comme des fragments de poésie à partir de portraits bruts et austères d'une grande rigueur. Connu pour ses qualités de tireur, Dave Heath sculpte les blancs et noirs et laisse une large place pour les projections du regardeur. Absorbés par leurs pensées ces anonymes nous disent une Amérique en proie à ses failles, ses fissures sur fond de ségrégation, de guerre du Vietnam, de montée du McCarthysme. Il traduit avec brio ce "flux de la conscience" revendiqué par Virginia Wolf ou James Joyce et la solitude de l'homme contemporain dans la foule. Des influences littéraires qui parcourent son approche dans l'ambiance de la Beat Generation. L'une des femmes est en pleine lecture du fameux Howl d' Allen Ginsberg. Il y a comme une tension sourde et nerveuse dans cette galerie de visages, remarquablement servie par le parti prix scénographique retenu par Diane Dufour et ses équipes. 

La photographie a t-elle valeur de rédemption ? c'est en tous cas l'une des questions soulevées par le parcours de Dave, abandonné par ses parents et mis en orphelinas à l'âge de 4 ans. Après son retour de la guerre de Corée où il agit comme mitrailleur il demande conseil à Steichen sur son avenir photographique qui lui réplique qu'il ferait un meilleur chauffeur de taxi ! Cette anecdote rapportée dans le remarquable catalogue en dit long sur sa vocation.

Autre inédit, les œuvres de Dave Heath sont confrontés avec trois OVNI du cinéma indépendant américain de cette période, entre « cinéma direct » et pratiques alternatives : trois variations sur le thème de la solitude :

Portrait of Jason, Shirley Clarke, 1966
Salesman, Albert et David Maysles et Charlotte Mitchell Zwerin, 1968
The Savage Eye, Ben Maddow, Sidney Meyers et Joseph Strick, 1960

D'autres francs tireurs qui s'érigent en lutte face à Hollywood revendiquant une pratique de l'ordinaire et du quotidien. "The Savage Eyes"est une sorte d'errance dans la ville de Los Angeles, personnage emblématique du dédale de la moderne Babylone. 

 

L'exposition est accompagnée d'un livre co-édité par LE BAL et Steidl et conçu par Pierre Hourquet : Dialogues With Solitudes

Infos pratiques :

DAVE HEATH

jusqu'au 23 décembre 

Autour de l'expo :

www.le-bal.fr

 

 

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