Fondation EDF.
Si le big data est décrit comme le prochain eldorado, le nouvel "or noir" du numérique, ces données, souvent présentées comme anxiogènes peuvent aussi avoir du sens.
- Vaincre les a priori
C'est tout l'enjeu de l'exposition proposée par la Fondation EDF, dont le commissaire David Bihanic déclare : "Si les acteurs sont aujourd’hui nombreux et variés (agences, studios, designers intégrés, etc.), leurs productions foisonnantes, il devenait urgent d’en permettre une visibilité grand public (tout particulièrement en France) et par là même de rompre avec certains des a priori persistants touchant à la valeur et utilité des données"
Explorateurs d’un monde globalisé, ils rendent lisibles des pans entiers de notre réalité, qu’il s’agisse du climat, de la biodiversité, des migrations, des inégalités sociales… ou nous donnent à voir l’inflation des données sur les réseaux sociaux.
Transformées en points, en lignes, en projections panoramiques, en animations cartographiques, en véritables sculptures… les données se donnent d’abord à voir. L’art et le design s’invitent. Le plaisir esthétique se nourrit de l’originalité et de l’inventivité des mises en forme puis l’esprit s’empare du contenu pour une autre lecture ou pour une implication interactive.
- Parcours en 3 temps :
En partant des œuvres les plus artistiques, présentées au rez-de-chaussée, pour terminer par des projets plus conceptuels, la scénographie fait cheminer le visiteur sur les deux niveaux de la Fondation. Les œuvres sont ordonnées selon un parcours fluide, en trois temps : EXHIBITORY DESIGN (EXPOSER) – EXPLANATORY DESIGN (EXPLIQUER) – EXPLORATORY DESIGN (EXPLORER), correspondant à trois types d’approches : certains designers s’emparent des données comme d’un matériau de création au sens plein, un moteur invisible générateur de formes ; d’autres prennent les données au sérieux comme source première pour une connaissance renouvelée du monde et enfin certains expérimentent les potentiels fonctionnels de nouveaux outils, traquent dans les "open data" les variantes culturelles du monde.
- Projets emblématiques :
Remarquons "Tele-Present Water" de David Bowen : une résille métallique suspendue qui traduit les oscillations d’une micro parcelle du Pacifique, en fonction de données récupérées en temps réel par une bouée. Aux côtés d’installations artistiques figurent des projets stupéfiants comme "Multiplicy", produit par l’une des grandes figures internationales du data design, Moritz Stefaner qui prend le pouls de la région parisienne en rendant visible l’ensemble des images postées sur Instagram. Egalement l'agence américaine Periscopic avec "One Angry Bird" qui a travaillé sur la communication non verbale des six derniers présidents américains à l'occasion de leurs prises de parole publiques. Autre belle initiative Earth Insights par l'agence montréalaise Ffunction qui vise à dresser un bilan en données graphiques et en images de la biodiversité au sein des forêts tropicales mondiales.
Enfin avec "Refugee Project" il s'agit de mieux mesurer l'impact des conséquences humaines des antagonismes politiques mondiaux à partir d'une cartographie des flux migratoires de 1975 à 2016 réalisée par l'agence américaine Hyperakt en collaboration avec le designer artiste Ekene Ijeoma.
Sexy et politiquement engagé, précipitez-vous pour découvrir ce panorama fluctuant !
Le catalogue sous forme de dépliant interactif est le complément idéal à la visite, 14,90 €
coédition avec les éditions Gallimard.
Infos pratiques :
1,2,3 DATA
jusqu'au 6 octobre
Fondation Groupe EDF
6, rue Récamier Paris 7°
Paris M° : Sèvres-Babylone - Saint Sulpice