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Stéphane Corréard ouvre la 3ème édition de Galeristes, pari gagné !

par Marie de la Fresnaye 29 Novembre 2018, 23:06 Foires Portrait Art contemporain

Nous rencontrons Stéphane Corréard dans la fébrilité du montage de Galeristes sous l'élégante verrière du Carreau du Temple. Il est revenu avec nous sur les clés de la réussite de ce "premier salon imaginé par des collectionneurs et pour des collectionneurs".

1. Petit rappel : quel est l'ADN de Galeristes ?

Plateforme de rencontres entre le public et des professionnels autour de leur passion commune, Galeristes permet à chaque exposant d'inventer son propre espace qui lui ressemble, sans contraintes, propice aux échanges. Ainsi, Galeristes est une "exposition de galeries". Chacun des exposants y conçoit une proposition singulière, à mi-chemin du bureau, de la réserve visitable et du mur d'amateur à partir de plusieurs modules architecturaux signés Dominique Perrault et répartis sur les 1800 m² de la grande halle du Carreau du Temple. C'est surtout l'engagement d'une équipe, de partenaires et de galeries fidèles.

2. Devenir le rendez vous d'un public élargi

Il y a aujourd'hui des cercles d'acheteurs de plus en plus divers, ceux que tout le monde connait qui sont très répertoriés, qui sont dans toutes les associations, ont toutes les cartes VIP, ultra sollicités et d'autre moins, qui sont plus des amateurs d'art.

Par exemple comme cela est cité dans le dossier de presse, Antoine Frérot le PDG de Véolia vient à Galeristes car il retrouve toutes les galeries qu'il affectionne et se sent beaucoup plus chez lui qu'à la FIAC, c'est également le cas pour Pierre-Alexis Dumas qui apprécie la taille humaine et l'accompagnement dans la découverte. Ce sont des gens qui n'ont pas le temps d'aller en galeries, ne fréquentent pas beaucoup les foires mais se retrouvent dans notre état d'esprit. C'est un phénomène qui va se développer au fur et à mesure, je pense, de l'augmentation du prix de l'entrée de la FIAC dont le public diminue étant passé de 110 000 visiteurs à 80 000. Je souhaitais d'ailleurs que ce soit gratuit ici car l'idée me semblait aberrante de voir payant un concentré de lieux gratuits mais finalement le Carreau du Temple a refusé pour des raisons d'affluence. Aussi nous avons opté pour des tarifs les plus raisonnables possibles, de 10 € pour le plein à à 5€ pour le réduit, et sans justificatif, je précise !

3. Nouveauté pour l'édition 2019, une programmation concomitante avec la FIAC, pourquoi un tel pari ?

C'est d'abord pour répondre à un souhait des galeries. A présent les galeries ne peuvent plus se permettre d'être absentes de la semaine de la Fiac, ou plutôt devrait t-on dire de la semaine de l'art contemporain. Toutes les institutions et grandes fondations programment leurs vernissages à ce même moment.

Cela sera une semaine plus intense certes mais tout est toujours une affaire de choix, avec une inflation de l'offre qui devient annuelle. J'espère qu'il y aura une grande partie de gens qui viennent à la FIAC qui viendront à Galeristes et sans que la réciproque ne soit vraie ! Comme le dit Antoine de Galbert la semaine de la FIAC est devenue pour un amateur d'art, un peu l'équivalent pour un mélomane, de la Fête de la Musique, et même si c'est cruel, nous assistons à une certaine overdose.

Il faut que notre offre apparaisse pour ce qu'elle est, une alternative, notamment d'ailleurs autour de la scène française, globalement très absente de la FIAC, et d'artistes plus abordables. Dans une logique complémentaire. Et tournée vers les collectionneurs comme moi qui ne peuvent plus rien acheter à la FIAC, alors que depuis cette année plusieurs collectionneurs m'ont dit avoir mis de côté pour pouvoir acheter à Galeristes que ce soit pour des cadeaux de Noël ou d'anniversaire.

4. Est ce incompatible de participer à Galeristes et à la FIAC ?

Non et pour deux raisons, d'une part le public n'est pas le même et d'autre part un galeriste peut montrer ici une autre facette de son programme et de sa personnalité, certains artistes de son équipe devenant refusés par la FIAC. Ces grandes foires demandent de véritables projets et privilégient des artistes internationaux, bankables et puissants.

De mon côté je revendique et c'est comme cela que j'ai construit Montrouge, cette diversité d'esthétiques, de regards et de parcours.

Certains comme Hervé Leovenbruck ont déjà signalé qu'il souhaitait participer aux deux foires.

Pour qu'un évènement comme celui là soit réussi il faut que tout le monde vienne, quel que soit son goût et reparte en ayant aimé 4 ou 5 artistes.

Ici on ne peut rejeter le côté uniforme ou spectaculaire, il y a autant de l'art moderne, que de l'art brut, de l'art africain, de la vidéo, de la performance, du dessin, de la peinture..cette diversité assumée.

5. Des enjeux renouvelés

Avec 30 galeries nous devons montrer tout le panorama de ce qui existe, de Marseille (Béa-Ba) à Lyon (Michel Descours), en passant par Bruxelles (Archiraar), Genève (Analix Forever) ou plus proche, Chatou avec Bessières qui a repris tout récemment l'ancien site du CNAEi sur l'île aux Impressionnistes avec une programmation extrêmement dynamique, drainant une clientèle qui ne pratique pas forcément les mêmes circuits. De galeries virtuelles ou nomades, aux plus chevronnés, le panel des profils est aussi large. Si la manne est énorme puisque de plus en plus de gens achètent de l'art, nul besoin de viser les mêmes cibles. Et c'est tout l'enjeu. C'est pour cela que nous militons beaucoup sur la pédagogie et une incitation véritable à lever les freins qui peuvent empêcher les gens de collectionner. Le programme des œuvres à moins de 1000€, le paiement en plusieurs fois sont conçus pour ne surtout pas se priver de collectionner ! Une volonté qui rejoint mon vécu personnel, étant persuadé que la collection est la plus belle histoire que l'on puisse avoir avec l'art !