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Qui a peur des femmes photographes ? l'Orangerie et Orsay

par Marie de la Fresnaye 14 Octobre 2015, 22:08 Photographie

@Barbara Morgan @Barbara Morgan @Lady Frances Jocelyn @Julia Margaret Cameron @Ruth Bernhard @Christina Broom @Helen Lewitt @Madame Yevonde.
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C'est bien connu, "les femmes qui lisent ou pensent sont dangereuses" (deux excellents ouvrages) alors, qu'en est-il des femmes photographes, longtemps éclipsées par leurs homologues masculins ? C'est ce que nous propose de découvrir les musées de l'Orangerie et d'Orsay associés dans cette passionnante aventure où il est question d'émancipation, de légitimité et de genre et non d'une histoire de la photographie strictement féminine, angle bien trop réducteur. Comment conquérir de nouveaux territoires, assumer un regard (partie Orangerie) et jouer avec les codes du genre (partie Orsay) quand on est une femme, amateur ou professionnelle de la photographie de 1839 (naissance du medium) à 1945, en France mais aussi en Europe et aux Etats-Unis. Quelle stratégie mettre en place pour obtenir une reconnaissance, échapper aux diktats voir en tirer partie et s'imposer finalement en masse dans les bastions réputés masculins. C'est tout l'enjeu de ce parcours en deux temps, novateur en France qui oppose dans un premier chapitre amateures britanniques et professionnelles françaises à la fin du 19è siècle jusqu'à la marche vers l'émancipation ou la subversion et enfin l'investissement dans la vie publique et politique (Suffragismes, guerre 1914-18). Au total, 75 photographes sont réunies autour des pionnières Julia Margaret Cameron et Gertrude Käsebier.

Changement de décor au musée d'Orsay où la "New Woman" anglo-saxonne s'est métamorphosée en fer de lance de la modernité à travers une expérimentation toujours plus poussée du medium (photogrammes, photocollages,surimpressions, rayons infrarouges...). Un répertoire stylistique élargi porté notamment par Lee Miller, Dora Marr, Gisele Freund ou Elisabeth Hase qui contribue aux avancées de l'avant-garde européenne (Surréalisme, Nouvelle Objectivité, Nouvelle Vision). En trois temps : le nu, l'autoportrait et les nouveaux horizons de l'image, le panorama embrasse le champ nouveau des possibles y compris en termes d'orientation sexuelle et de questionnement de soi. Au final on aboutira à différentes formes de manifeste autour de l'affirmation "Je suis photographe et compétente". Un combat qui les conduira nombreuses sur les champs de bataille de la 2de Guerre mondiale où elles obtiennent des accréditations ou commandes en tant que photoreporters. C'est là que l'on retrouve les photographies incroyables de Lee Miller sur les camps de concentration. Le film aussi est un support d'émancipation et d'expérimentation offrant une plus grande mobilité avec Germaine Dulac, Germaine Krull, Maya Deren ou Léni Riefenstahl. Les femmes entrent alors définitivement dans le débat public. 1918-1945 signe une trentaine d'années effervescentes et captivantes et se solde curieusement après la guerre par une forme de repli et d'effacement de la place des femmes dans l'espace public. Etrange recul.

Autour de l'exposition les deux institutions ont prévu rencontres, conférences, débats, dont "Qui n'a plus peur des femmes photographes ?" qui résume assez bien l'état d'esprit à avoir face à ces individualités qui ont su s'emparer d'un medium naissant et le faire évoluer. Je sens déjà poindre les critiques des féministes comme pour l'exposition ELLES au Centre Pompidou mais le grand mérite ici est de montrer de nombreuses anonymes et de leur rendre un vibrant hommage.

Infos pratiques :

Qui a peur des femmes photographes ? 1839-1935

une exposition sur deux lieux,

1ère partie : musée de l'Orangerie (1839-1919)

2è partie : musée d'Orsay (1918-1945)

Catalogue commun coédition Musée d'Orsay/Hazan.

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