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Maurizio Cattelan, le joli coup de la Monnaie de Paris !

par Marie de la Fresnaye 20 Octobre 2016, 11:33 Expositions Paris

Vues de l'exposition Not Afraid of Love, Monnaie de Paris. Courtesy galerie Perrotin, Archives Cattelan.
Vues de l'exposition Not Afraid of Love, Monnaie de Paris. Courtesy galerie Perrotin, Archives Cattelan.
Vues de l'exposition Not Afraid of Love, Monnaie de Paris. Courtesy galerie Perrotin, Archives Cattelan.
Vues de l'exposition Not Afraid of Love, Monnaie de Paris. Courtesy galerie Perrotin, Archives Cattelan.
Vues de l'exposition Not Afraid of Love, Monnaie de Paris. Courtesy galerie Perrotin, Archives Cattelan.

Vues de l'exposition Not Afraid of Love, Monnaie de Paris. Courtesy galerie Perrotin, Archives Cattelan.

Le directeur de la vénérable institution du Quai de Conti (qui opère une mutation spectaculaire), Christophe Beaux, a de quoi se réjouir en effet. Acueillir Maurizio Cattelan en cette semaine de la FIAC c'est s'assurer d'une couverture médiatique et de retombées immédiates auprès des collectionneurs et nombreux aficionados du trublion de la scène artistique actuelle.

L'exposition qui a du générer un budget conséquent suscite une dramaturgie d'ensemble autour de pièces emblématiques du suicidé le plus inventif de l'art ! Un comme back très étudié donc. Dès l'entrée nous sommes saisis dans l'escalier d'honneur par 2 figures du pendu : une humaine, l'autre animale. La "La Donna Croceffissa"et le "Novecento" ce cheval naturalisé qui oscille entre la potence et la lévitation. La référence pour l'autre renvoie à la photographe américaine Francesca Woodman retrouvée suspendue par les bras à son linteau de porte. Une image qui a hanté l'artiste et qu'il réactive à sa manière avec cette sculpture féminine emprisonnée dans sa caisse de transport. Un mémento mori qui annonce ce qui va suivre.

Puis se détache sur le tapis rouge du salon doré et solennel La Nona Ora, soit le pape Jean Paul II foudroyé par une météorite. Chriara Parisi parle alors du Caravage. Il y'a quelque chose de féroce et flamboyant en effet dans cette posture implorante au ras du sol du guide suprème de la religion catholique terrassé par le poids du monde. L'on songe aussi à l'attentat dont il avait été victime. 

Nous entrons alors dans l'imposante enfilade de salons bordant la Seine avec un clin d'oeil aux maîtres hollandais de la Nature morte ou portraitistes anglais du XVIIIè avec cette scène élégante de 2 chiens (labradors) jouant avec un poussin. Le monde de l'enfance réapparait avec ces petits mannequins de cire, pantins désarticulés. Des mini Cattelan (dont la vigie sur les toits de la Monnnaie) d'une Comedia del Arte grinçante. Les contes d'enfants ne sont -ils pas souvent cruels ?

Puis les silhouettes des 9 gisants en marbre de Carrare se détachent en toile de fond crépusculaire d'un autre cheval encastré dans le mur. Et l'on songe aux traitements réservés aux animaux de l'abattoir à travers cette mise en scène saisissante. On achève bien les chevaux.

Une fuite en avant qui tourne court.

Court-circuit de la perception de nouveau avec ce double de l'artiste qui partage son lit et ses cauchemars d'enfant. Déviances et perversion de l'innocence, candeur perdue de l'écolier mangé par sa capuche : "Charlie doit surfer". Jusqu'à la dernière image qui clôt brutalement le parcours : la marionnette d'Hitler agenouillé face à une porte, celle des choix, d'un destin, d'une conscience qui bascule.

End of the story !

Infos pratiques :

Maurizio Cattelan Not Afraid of Love

jusqu'au 8 janvier 2016

MONNAIE DE PARIS 

 

Catalogue en vente à la boutique.

Repartez avec le sac "Not Afraid of Love" !

 

 

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